Son surnom
indique qu'il fut l'élève de Bramante. Il fit toute sa carrière à
Milan, où il est cité par des documents à partir de 1490. Malgré le
nombre relativement important de ses œuvres certaines, l'absence presque
totale de datation rend aléatoires la chronologie de sa production et
la reconstitution de son évolution stylistique. Sa première œuvre semble
être l'Adoration des bergers (Milan, Ambrosienne), où l'on
perçoit une influence ferraraise qui ne peut pas s'expliquer uniquement
par l'intermédiaire de Butinone, qui aurait transmis cette influence,
mais aussi par une connaissance directe d'Ercole de' Roberti. De cette
œuvre, on peut rapprocher le Christ ressuscité (Madrid, fondation Thyssen-Bornemisza), anciennement attribué à Bramante, Philémon et Baucis (Cologne, W. R. M.), qui fait admettre l'étude personnelle des œuvres de la maturité de Mantegna, et la fresque d'Argus (Milan, Castello Sforzesco, salle du Trésor), attribuée par W. Suida à Bramante. La fresque de la Pietà provenant de l'église S. Sepolcro (Milan, Ambrosienne) et l'Adoration des mages (Londres,
N. G.), exécutées certainement entre 1500 et 1510, révèlent clairement
la double influence de Bramante et de Mantegna, et évoquent le
rapprochement avec les fresques de jeunesse, très mantegnesques, que
Corrège exécuta à S. Andrea de Mantoue. En revanche, les cartons de la
série des tapisseries des Mois, tissées pour Gian Giacomo
Trivulzio (Milan, Castello Sforzesco, document de 1509), rappellent
l'art ferrarais (fresques du palais Schifanoia ; studiolo de Belfiore).
En
1508-1509, Bramantino fait partie avec Sodoma et Lotto de l'équipe de
Peruzzi, qui travaille à la décoration des chambres du Vatican avant
l'arrivée de Raphaël. Au cours de ce séjour à Rome, il put sans doute
étudier au moins l'École d'Athènes de Raphaël. Grâce à cet
exemple, la structure architectonique de ses compositions et de chacune
de ses formes se précise définitivement en termes classiques suivant sa
propre vision. Dans cette synthèse plastique, accentuée, presque
abstraite, soutenue par une polychromie légère, opalescente,
essentiellement lombarde (par laquelle ses recherches se distinguent de
celles de ses contemporains siennois Beccafumi ou Sodoma) se profile
déjà une sorte de précoce Maniérisme.
Parmi les chefs-d'œuvre qu'il crée entre 1510 et 1520, on peut probablement inclure la Madone avec des saints (Milan, Ambrosienne), Saint Jean à Patmos (Isola Bella, coll. Borromeo), la petite Madone à l'Enfant (Brera). La Crucifixion (id., [de datation discutée]), la Madone avec huit saints (Florence, Pitti, donation Contini-Bonacossi), la Fuite en Égypte (Locarno, église Madonna del Sasso), la Pietà et la Pentecôte (église de Mezzana) semblent appartenir à sa dernière période.
Bramantino
fut aussi architecte : en 1519, il construisit à Milan la chapelle
Trivulzio (S. Nazzaro Maggiore), où se manifeste le goût d'une synthèse
dépouillée et cubique propre à l'artiste. Il eut une influence
considérable sur le début du XVIe s. lombard (Luini, Gaudenzio Ferrari, les Boccaccino et Melone à Crémone).
Article Larousse
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