Le palais Madame (en italien, Palazzo Madama) est un palais situé à Turin, au Piémont dont la façade baroque révèle certains traits des préoccupations urbanistiques de la première moitié du XVIIIe siècle en Europe, à savoir l'embellissement des édifices existants, la création de perspectives dans la ville et une volonté d'ostentation.
Au début du Ier siècle av. J.-C., l'emplacement est occupé par une porte dans les murs romains de laquelle part le decumanus maximus d'Augusta Taurinorum
(qui donnera Turin). Deux des tours, bien que reconstituées, témoignent
de cet édifice initial. Après la chute de l'Empire romain occidental,
la porte est utilisée comme bastion propice à la défense de la ville.
L'emplacement devient par la suite une possession des Savoie-Acaja, une branche secondaire de la maison de Savoie, qui l'agrandit en château au XIVe siècle.
Un siècle plus tard, Ludovico de Savoie-Acaja l'étend en plan carré
avec une cour intérieure, un portique et une tour ronde à chacun des
quatre angles.
Après la disparition de la lignée Acaja en 1418, le château devient la résidence des invités des Savoie.
En 1637, la régente du duc Charles-Emmanuel II, Christine de France,
le choisit comme sa résidence personnelle. Elle commande la couverture
de la cour et une amélioration des appartements intérieurs.
Soixante ans après, une autre régente, Marie Jeanne Baptiste de Savoie, vit dans le palais, conférant ainsi définitivement le surnom de Madame (en italien Madama).
Elle commande un palais baroque en pierre blanche à l'architecte Filippo Juvarra, mais les travaux se limiteront à la façade, construite entre 1718 et 1721, plaquée sur l'édifice médiéval.
La façade abrite un escalier monumental qui caractérise la monumentalité et la magnificence des intérieurs des palais baroques.
Le palais remplit par la suite d'autres fonctions : quartier général du ravitaillement des troupes napoléoniennes ; au XIXe siècle le roi Charles-Albert de Sardaigne
y place le siège de la pinacothèque royale, et plus tard, le sénat du
parlement de Sardaigne et la haute cour. Depuis 1934, il accueille le
musée des antiquités de la ville le Museo Civico d'Arte Antica (contenant des pièces du Pakistan).
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